C’est à la musique que je dois les fondements de ma céramique.
Comme les 7 notes de la gamme, les contraintes formelles des objets du quotidien, le bol, l’assiette, le pichet … me poussent à interpréter ce répertoire formel canonique.
Dans ma pratique, la répétition du geste, cette production quotidienne, permet la détente et l’abandon.
Mon travail avec la porcelaine, cette pâte qui oblige à la franchise, est une histoire d’amour qui est née dès l’instant où je l’ai touchée pour la première fois.
Cette porcelaine, terre de haute température très proche de la pierre, a pour atout sa blancheur qui me permet de rêver mon décor.
Vient le temps du pinceau et là … avec ma palette d’une vingtaine d’engobes devant moi … il s’agit de plonger : revoir mon potager si généreux, les brouillards bourguignons, le grand chêne face à ma fenêtre, les couleurs éclatantes du soleil du soir sur le vert gras des prairies … mais aussi la tendresse des liens qui m’habite ou la colère face au monde qui m’entoure.
Ensuite, l’émail et la cuisson figent et poétisent l’élan premier.
Je suis attachée à l’objet, porteur de mémoire et médiateur du lien. Penser, fabriquer et peindre ces objets du quotidien dans l’idée qu’ils permettront échanges et partages, joie d’être ensemble mais aussi contemplation des moments intimes… est une source inépuisable de joie !