Provoquer l’éphémère, saisir l’impalpable rencontre de la couleur et de la matière avec la lumière, susciter leurs vibrations colorées.
Pour explorer ces vibrations sensibles, Catherine Crozon privilégie les transparences qui animent les volumes. Céramiste, elle suscite ce dialogue avec l’argile qu’elle modèle en écho à l’énergie du vivant perçu dans ses déploiements, ses flux, ses vibrations.
Cette impulsion première lui donne au commencement de chaque pièce, une direction, une intention. Elle a choisi la porcelaine pour ses blancs subtils et sa sensibilité aux variations de la lumière qui oscille entre translucidité et opacité. C’est aussi une base lumineuse pour la couleur monochrome, saturée et intense dont le dynamisme se développe dans l’espace de chaque volume.
Ces volumes sont dessinés directement dans l’espace avec un ruban souple de porcelaine, ou bien formés autour du vide par superposition progressive de ces rubans, comme dans un lent processus de croissance organique. Ouverts, ils laissent la lumière et le regard y pénétrer. Sous l’effet de la lumière, la couleur émane de la pièce par halos. Le volume intérieur de la sculpture devient alors chambre de résonnance pour la couleur–lumière, matière vibrante et impalpable.
La perception insaisissable et mouvante de la couleur-lumière, intense ou ténue, surprend le spectateur dans un temps suspendu, provoque son émotion et l’invite à se projeter dans ce nouvel espace.
Photos Jérémie Pontin et Catherine Crozon