Cuire au bois, c’est confier au feu une part de mon travail afin qu’il lui donne son propre souffle de vie. Les pièces, actrices « privilégiées » sont témoin d’un processus ou le feu, comme force créatrice, se place au même rang que leur fabrication. En cuisson longue, j’utilise la fusion entre les éléments minéraux, cendres et argiles comme piste de recherche sans cesse renouvelée. Cet enrichissement de la terre par l’atmosphère du four (Anagama), j’aime à le retrouver sur les pièces. Il s’y imprime sous forme de traces laissées par l’action des flammes, des braises et cendres déposées. Mon travail en atelier (fabrication des pièces) et en extérieur (coupe et préparation du bois et de la terre) est organisé au rythme de deux cuissons annuelle. Il s’agit de définir un temps pour chaque tâche en accord avec les saisons. Le printemps s’annonce avec la première cuisson. Puis vient l’été, propice à sécher et préparer la terre. L’automne venu, il est temps de descendre le bois de la montagne et d’organiser la seconde cuisson. En hiver, le temps de la réflexion est là. On doit aussi couper le bois et le refendre en alternance avec le travail d’atelier. Le choix de l’implantation de mon lieux de vie et de travail dans les Alpes qui m’offrent milieu naturel et proximité du bois est à l’origine de cela
Fiche technique du four: plan, consommation bois, temps de cuisson…
Four de type Anagama d’environ 3 m3. Préchauffage du four, 2 jour et une nuit… Cuisson, 5 jours et 5 nuits…
J’utilise majoritairement du pin sylvestre, et par moment de la cuisson, notamment pour monter des braises dans les foyers, principal et latéraux, nous utilisons du chêne blanc. De 12 à 15 stères de bois sont utilisé par cuisson.